31 mars
Aujourd’hui, je vous le dis, lisez. Oui, je sais ce n’est pas très original et
quelqu’un vous l’a dit aussi récemment sans qu’on sache si c’était un conseil amical, une injonction impérieuse ou un aveu d’impuissance.
Quitte à vous avachir sur le canapé devant les informations en
boucle des chaînes en continu, prenez un livre. Rien ne vous empêche d’ailleurs de le lire en marchand dans votre salon ; vous joindrez ainsi l’utile à l’agréable en faisant fonctionner vos
neurones et vos guiboles.
Lisez tout ce qui vous tombe sous la main ou que vous n’avez jamais eu le temps de lire, ou l’envie de relire, des romans, des BD, des poèmes, des essais, des biographies, des livres d’histoire
et, pourquoi pas des contes.
Vous jetterez un regard neuf sur La belle au bois dormant, et vous vous réveillerez avec la princesse confinée dans son château pendant 100 ans
Les écrivains sont ceux qui ont le plus de choses à nous dire, les Anciens comme les Modernes. Et bien mieux que les discours des gouvernants et de leurs opposants, les experts auto proclamés,
les philosophes de café du commerce, bref tous ces bateleurs de foire qui défilent sur nos écrans et nos radios.
Bientôt (?) on constatera que bien de certitudes d’hier ont pris du plomb dans l’aile. Vous vous rappelez l’argument choc pour justifier la réforme des retraites ? « La durée de la vie s’est
allongée ». Vous imaginez quelqu’un nous ressortir ce truc sans se couvrir immédiatement de ridicule.
Mais revenons à la littérature. Je suis tombé hier par hasard sur une réplique de Tchekhov sortie de je ne sais laquelle de ses pièces : « Vivre pour mourir n’est déjà pas amusant, mais vivre en
sachant qu’on mourra prématurément, c’est complètement idiot ». Cela m’a donné à penser pour la journée.
Vous voyez bien, quand on vous dit « lisez » ce n’est pas qu’une vague recommandation pour lutter contre l’ennui, le désœuvrement, le stresse qui vous guettent.
Cela n’est peut-être pas le remède miracle mais ça peut fonctionner comme un placebo capable de vous guérir des maladies de l’âme, contagieuses même sans contacts.
Lisez au moins aussi souvent que vous avez pris l’habitude de vous laver les mains. Non seulement vous garderez un esprit sain mais, avec des mains propres, vous éviterez de laisser des marques
de doigts sur toutes ces belles pages.