Mieux vaut en rire, 6 juin 2020

Le Monde d'Après, le vrai, avec un petit arrière goût d'Avant.
Le Monde d'Après, le vrai, avec un petit arrière goût d'Avant.

Chronique de Déconfinement 4

 

6 juin

 

Depuis l’arrivée du fameux « virus invisible, imprévisible, redoutable » la question de l’imprévision s’est posée. Et voilà que Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique déclare : « Un nouveau confinement généralisé n’est plus possible. D’où la nécessité d’anticiper et de mettre en place de solides plans de prévention pour se préparer au pire ».

C’est donc ce qui n’avait pas été fait avant l’arrivée du Covid-19 : ni anticipation, ni prévention, ni préparation. Ce n’est pas un diagnostic c’est une sentence. Et l’on entend des voix qui disent : « une partie de la population pourrait déjà être protégée par une immunité croisée », « il n’y aura pas de deuxième vague cet été ni à la rentrée », « les enfants sont moins contaminés et moins contagieux que les adultes » etc. Nous serions bien-sûr ravis que ces prévisions optimistes se réalisent.

Quant à nos beaux messieurs, ils sautent comme des cabris devant cette aubaine. Un vent de panique les avait saisis et ils avaient craint pour leur pouvoir, leurs combines et leurs portefeuilles.

De manière inconsidérée, ils avaient promis, en toute humilité, de faire « quoi qu’il en coûte » tout ce qu’il fallait pour éviter la catastrophe. Et naïfs que nous étions nous avons cru qu’ils se préoccupaient de notre bien-être, de notre santé et qu’ils allaient donner en permanence au système de santé les moyens qu’ils avaient dû lui octroyer, provisoirement. En réalité leur crainte était que de crise sanitaire, on passe à une crise économique qui entrainerait une crise sociale qui déboucherait sur une crise politique où ils auraient tout à perdre.

Le monde d’Après, pour eux n’est pas celui de ces rêveurs utopiques de justice sociale, d’égalité, de protection de la planète. Le monde d’Après pour eux devra ressembler comme un frère à celui d’avant, plus de profits, plus de richesses, plus d’inégalité.

Ils n’ont rien inventé. L’histoire est riche de ces périodes où, après avoir senti le vent du boulet, les gouvernants qui l’ont échappé belle, font amende honorable, la mine contrite, pour la galerie et n’attendent même pas la fin de crise pour retourner à leurs affaires florissantes et à leurs petites combines de chaises musicales.

Mais l’histoire nous enseigne aussi que les régimes de Restauration ne font pas long feu et que quelques barricades dressées ici ou là suffisent à les mettre en déroute.